lundi 26 mai 2008

Salina 2


Lundi 26 mai

Durant la nuit, nous entamons notre route du retour sur Salina. Arrivés vers 8h30, tous crevés, on va siester en cabine. On se réveille vers 14h00 sous une chaleur de plomb dans ce port, pas d’air. Petite bouffe, grande soif, nous restons à l’ombre sur le bateau.
En fin de journée, quand la température se fait plus agréable, nous allons nous promener dans les ruelles de Salina.
La météo annonce des coups de vent pour ces prochains jours (Sirocco), nous risquons de rester à quai ici et de visiter cette île de 27km2 de 480 habitants.

Salina - Stromboli










Dimanche 25 mai

Après un petit-déj. en rire, on met les voiles pour faire le tour de Lipari. On pose l’ancre dans une anse au nord de l’île. Gonflage de l’annexe et direction la plage à la recherche de pierres ponce et d’obsidienne que nous avons trouvées. Le seul qui a osé se baigner est Olivier, l’eau est fraîche (20°).
Ensuite départ pour Salina la plus sauvage des Eoliennes.Au vu de la météo des prochains jours, nous décidons de partir après le soupé pour le Stromboli. Quatre heures de navigation nous attendent pour atteindre le phare naturel de la Méditerranée. Nous essuyons des vents de 25 nœuds durant cette traversée. Le vent est très irrégulier. Ca tangue à bord, et nous avons de la peine à digérer nos pizzas du soir. Nous arrivons vers 3 heures du matin au pied de ce cône de 1000 mètres de haut pour sa partie émergée. Nous restons plus d’une demie heure devant le Stromboli. Des jets de lave se manifestent par moment. Cette lueur rouge se voit de loin.

Lipari











Samedi 24 mai





Nous mettons le cap sur l’île de Lipari qui est l’île principale de l’archipel des Eoliennes. Génial le pilote auto fonctionne ! Une navigation de bon père de famille, 8 nœuds et une mer d’huile. Nous mouillons préalablement à Vulcano dans l’anse de Porto di Ponente depuis laquelle nous avons une belle vue sur le cratère principal. Petite bouffe au vent ça souffle et ça fatigue Martine. Nous sentons les odeurs de soufre depuis la mer. Dans l’après midi nous nous déplaçons dans le port de Lipari sur l’île voisine.
Nous marchons dans les rues truffées de boutiques pour touristes et allons visiter le Musée Archéologique.
Le soir, on s’arrête pour manger des spécialités de la mer dans un resto. Les rues piétonnes s’animent de jeunes. Il est 21h30 et tout est ouvert, les boutiques, les bars, les restos, les boulangeries… c’est sympa.
Puis retour au bateau et chacun son tour passe à la douche dans «le petit placard à balai »

Portorosa 2



Vendredi 23 mai

Nous sommes amarrés à la marina de Potorosa, c’est tranquille et elle est constituée de plusieurs canaux, c’est joli. Nous prenons contact avec le mécanicien qui nous donne rendez-vous vers 19:00. A midi nous accueillons Olivier et Martine. Préalablement le bateau est remis en ordre et préparons la cabine arrière avec des Crocs et des dolce sarde pour nos hôtes. Un cocktail de bienvenu les attend. L’ambiance change, place à la rigolade !
Nous partons tous réapprovisionner le bateau et vers 18:30 nous retrouvons le mécano qui en 1h30 règle le problème du moteur du pilote automatique, ouf !

Portorosa



Jeudi 22 mai

Départ matinal à 3 heures. Nous sortons de la rade de Palerme la lune nous éclaire et nous voyons au large une multitude de lumières des bateaux des pêcheurs. Le GPS nous indique que notre convoyage durera 13 heures et bien sûr sans pilote.
Cédric fait le premier quart jusqu’à 7:30 afin de voir le levé de soleil. Chaque levé de soleil et un moment unique, ce petit point rouge qui éclos à l’horizon exempt de nuage.
Vers 8:30 un cadeau de la mer vient à nous, des dauphins qui jouent avec Eloïse durant 10 minutes à sauter et nager à la pointe du voilier.
Vers 10:00 nous décidons de mettre notre ligne de traîne. Quelques heures plus tard, nous voyons une petite gerbe d’eau 50m derrière notre bateau. Nous avons pris un poisson ! Mais lequel ? Nous préparons le filet et le sceau. Nous ralentissons et remontons la ligne. Notre premier thon qui fait un bon 50cm. Cédric est fier, il le nettoie et le saigne.
Vers 16:00 nous arrivons à Portorosa qui est une belle marina de type « Port Ripaille ».

mercredi 21 mai 2008

Palerme 6


Mercredi 21 mai

Une journée de plus à Palerme. Toute la matinée nous avons couru après les appels téléphoniques pour faire avancer notre vidange du moteur et avoir des nouvelles pour le moteur du pilote.
En fin de matinée, les nouvelles ne sont pas trop mauvaises. A 14h30 la vidange sera faite à quai, et le moteur du pilote est envoyé à Portorosa. Donc cette nuit vers 3h00 du matin, nous décollerons pour cette destination. Une navigation de 16 heures à la barre nous attend boouuu pas réjouissant !
Nous sommes restés tranquille sur le bateau. En fin de journée, Cédric va payer nos six nuits ici. Il revient avec une tête de pauvre. Sa carte de crédit a fondue. Cette mobilisation forcée à quai durant plusieurs jours nous a couté très cher (le budget en prend un coup !). Dans deux jours, deux ploucs monteront à bord. On se réjouit de vivre une semaine à quatre sur ce voilier.

Palerme 5











Mardi 20 mai

Une matinée à attendre le mécanicien pour le service du moteur…..personne.
Vers 11h30, nous allons prendre le bus pour le centre ville. Ce trajet nous le connaissons bien maintenant que nous l’avons fait plusieurs fois. Nous faisons les boutiques, Eloïse s’achète des paires de chaussures. Quelle joie ! Car ses petits pieds fins sont plus vite satisfaits dans les scarpa italiennes que dans les modèles allemands que l’on vend en Suisse.
Puis nous allons visiter le théâtre Massimo datant de 1897. Nous suivons le tour guidé en anglais, intéressant. L’intérieur est grandiose (décoré avec des peintures murales sur soie, des sièges d’époque, des colonnes en bois et des lustres).
Nous continuons notre après-midi immergés dans le tourment de cette ville. Nous achetons plein de fruits frais au marché.
Retour au bateau en fin de journée et aucune nouvelle pour la réparation de notre pilote automatique. Notre patience arrive à ses fins. Cédric a essayé de joindre Bavaria Palermo durant toute la journée, sans succès, donc nous ne pouvons pas bouger d’ici. Ce soir, nous envoyons un mail expliquant notre impératif à être le 23 à Milazzo (à deux jours de navigation d’ici) et notre besoin d’avoir des renseignements pour la suite des opérations. Nous nous sentons un peu livré à nous même. Voilà, voilà…

mardi 20 mai 2008

Notre trajet





























ù








Palerme 4







Lundi 19 mai





Exactement un mois que nous sommes partis. Il en reste deux.
Nous repartons en bus pour le centre de Palerme. Nous adorons l’ambiance bruyante et multi-ethno de cette ville. Nous n’avons jamais vu autant de scooter au mètre carré, à trois dessus, sans casque !
Nous nous baladons dans les rues en passant par la cathédrale, les ruelles où se situe le marché permanant, et par le jardin botanique.
Nous recevons un appel de Bavaria Palerme, nous avons rendez-vous au bateau vers 16h00 avec le mécanicien pour la réparation du safran. Nous courons de l’autre bout de la ville pour être à l’heure (des kilomètres à pieds) et personne. Ca doit être le sérieux du sud de l’Italie…
Bref cette panne nous demande de la patience, beaucoup de coup de fil, des vas et vient et nous sommes bloqués dans la marina d’Aquasanta où la place de port coûte chère.
Miracle il est 20h00 est le mécano frappe à notre coque ! Il vient nous fixer le safran. Je constate que la modification est « bout de bois ». Heureusement que j’ai des outils et de la graisse pour qu’il puisse mener à bien son travail !




Palerme 3




Dimanche 18 mai



Réapprovisionnement du bateau et nettoyages sont au programme aujourd’hui.
En fin d’après-midi nous prenons le bus pour la plage branchée de Palerme; Mondello.
Vu les tentes de présentation et les affiches, un windsurf Contest était organisé tout le week-end, mais nous arrivons trop tard pour le voir. Il y a des matchs de volley sur la plage, ça grouille de jeunes, ambiance de surfer (Brice de Nice).
Nous nous arrêtons boire un cocktail dans un bar sur la plage, saluté !

Palerme 2











Samedi 17 mai





Réveillé par le téléphone ! Dans 2 minutes l’agent Bavaria arrive. Nous discutons sur les problèmes. Le résultat est lundi le mécanicien doit venir changer le moteur du pilote.
En fin de matinée nous prenons le bus pour le centre de Palerme. Nous découvrons une ville riche en architecture et de beaux parcs avec des arbres étonnants.
Tout un quartier est consacré au marché. Qu’il soit d’alimentation ou d’habits c’est un vrai capharnaüm. Entre les gens à pieds, les scooters qui se faufilent, les marchants qui crient, les voitures qui klaxonnent, c’est une vraie attraction. Les senteurs sont diverses entre la bonne odeur des fruits et la mauvaise du poisson. Les chiens dorment parmi les ordures, les chats et les pigeons mangent les détritus qui jonchent le sol. Rien ne semble organisé et pourtant tout fonctionne.
Ce soir nous cuisions la « Firorentine » avec des aubergines grillées ! Repas de fête pour jour de fête.

samedi 17 mai 2008

Palerme 1

Vendredi 16 mai

Départ à 7:00 pour Palerme (la nuit n’a pas été assez longue pour nous remettre de notre traversée mais bon…) où nous avons rendez-vous avec le concessionnaire Bavaria pour réparer le pilote automatique. Par téléphone il comprend le problème et fait fabriquer une pièce pour notre safran. Nous attendons tout l’après-midi au port, il fait beau et chaud. Mais pas encore eu le temps, ni le courage d’aller mettre les pieds en ville.

Traversée sur Ustica
















Mercredi 14 mai et jeudi 15 mai.

Le réveil sonne à 1h30 du matin en ce mercredi. Dur-dur. Il ne fait pas chaud et tout est mouillé de la pluie de la veille. Nous larguons les amarres à 2h00. Le canal 69 sur la VHF servira de lien entre nos deux voiliers.
Nous naviguons l’un derrière l’autre durant les 180 milles.
Les moments de levé et couché de soleil sont magiques et la sensation d’immensité nous envahi. De l’eau de l’eau et toujours de l’eau tout autour de nous.
Après avoir mangé une petite salade de riz sur le pont arrière, l’alarme du pilote automatique sonne. Plus de réponse dans la barre à roue, le pilote automatique à lâché. Donc c’est à nous de barrer à tout instant sans relâche durant tout le reste de notre traversée c'est-à-dire encore 20 heures. C’est très pénible car un de nous est bloqué derrière la barre à roue sans pouvoir faire autre chose. Nous en informons Claude par VHF. Il décide de passer devant nous pour la nuit ainsi nous pourrons suivre son feu de pont sans avoir à s’inquiéter du cap à tenir.
La nuit est longue et fraîche. Nous faisons des quarts de deux heures. Un dort sur la banquette, l’autre barre, et après on inverse, tuant ! Pas toujours facile la vie de marin.
Une récompense au petit matin une troupe de dauphin joue autour de notre voilier.
A 10h00 on lance l’ancre dans le petit port d’Ustica. A midi, nous sommes invités à manger une salade niçoise sur le voilier de Claude et Véronique. Puis Cédric va faire une plongée et Eloïse une sieste.

Arbatax 2

Mardi 13 mai

Temps maussade, au programme, visite d’Arbatax. Celle-ci s’arrêtera au bout du ponton car nous rencontrons Claude et Véronique. Un couple qui vit sur leur voilier depuis cinq années (Claude et Véronique). Nous y apprenons la météo, la pêche et toutes les bonnes combines. Une rencontre en or. Ils attendent le beau temps pour traverser sur Ustica. Super la même destination que nous !
Nous apprenons que chaque année au mois de mai, des zones militaires en mer sont interdites à toute navigation du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00. Ces zones s’étendent jusqu’à 80 milles au large devant nous. Ça complique les choses pour aller sur Ustica. Claude étudie la météo de ces prochains jours. La fenêtre est demain et après-demain. Ils décident de partir cette nuit à 2h00 du matin pour réussir à sortir des zones militaires à temps. Leur route : Arbatax – Ustica en ligne droite = environ 32 heures de navigation. Nous comprenons vite que ce ne sont pas des amateurs et nous décidons de nous joindre.
Nous préparons le bateau avant la traversée ; le plein de fuel, le plein d’eau, cuisinier les repas à l’avance et allons acheter du matériel de pêche à la traîne.

Arbatax







Lundi 12 mai





Départ pour Porto Corallo plus au sud afin de se rapprocher de Villasimus notre point de départ pour la Sicile.
Nous sortons gentiment de la baie au moteur car le vent n’est pas au rendez-vous. Passé le cap XXX qui protège bien le port d’Arbatax, nous commençons à sentir un soupçon de vent du sud est soufflant à 8 noeuds. Chouette nous sortons les voiles, coupons le moteur, et feu pour tirer des bords. Plus nous avançons, plus le vent forci jusqu’à 16 nœuds. Nous prenons notre 1er ris. La mer se forme mais nous arrivons toujours à tenir le cap.
Quelque instant après, le vent forci encore et la mer se forme de plus en plus jusqu’à 22 nœuds ou nous prenons le 2ème ris.
Nous commençons à lutter contre la mer et le vent, la tenue du cap se fait difficile. Le vent forci de plus belle jusqu’à 28 nœuds. Nous affrontons un force 6 bien établi. Nous prenons la douche à chaque vague qui passe par-dessus le pont. Nous pestons contre la capote de roof que nous n’avons pas ! Il faut bien s’accrocher sur le bateau car ça tangue durement dans tous les sens. C’est sport et il ne faut pas avoir peur.
Durant toute cette navigation, nous sommes suivis par un autre voilier faisant même route et affrontant les mêmes difficultés. Nous l’observons tirer les mêmes bords et nous nous posons la question : a quand faire demi tour ?
Du coup, notre compagnon de régate prend la fuite et nous faisons de même. Vent arrière forcissant à 33 nœuds, avec des vagues nous poussant à plus de 8 nœuds au surf, cela devient du sport. Notre première aventure à force 7 ! Nous fondons sur le port d’Arbatax donc retour en arrière, où nous trouvons refuge au calme des vagues. Le vent reste bien établi à 17 nœuds dans le bassin ! Nous espérons par avance que tout ira pour l’amarrage. Finalement tout se passe bien, les coups de mains sont toujours au rendez-vous. Nous pouvons nous détendre nous voilà sauvés. Petit résumé de la navigation : 35milles de nav pour 2 milles d’avance au sud !
Une fois à quais, nous rencontrons notre voisin qui était l’autre voilier à régater avec nous. Mathieu et Sarah ! Un couple avec qui nous partageons l’apéro puis un repas bien mérité. Une chouette soirée en leur compagnie sous la pluie sarde.

Pedra Longa




Dimanche 11 mai



Le vent fait toujours défaut, le ciel est gris annonçant quelques gouttes, alors nous restons à quais. Cette journée est consacrée à une randonnée dans le maquis sarde à flanc de coteau jusqu’au grand monolithe calcaire de Pedra Longa à deux heures du port. Celui-ci était utilisé par les navigateurs, un repère que l’on voit bien depuis la mer s’érigeant comme une aiguille. Belle ballade !
La fin de journée, nous sommes allés nous mettre au chaud dans notre petit cocon pour s’adonner à la lecture. Cédric a avalé d’une traite ce magnifique livre « Lettres à un jeune navigateur » aux éditions Interface Productions et qu’Eloïse dévore à petites doses (merci à toi Norbert) extraits :
« Il y a un monde entre désirer et vouloir. Le rêve étant le plus court chemin pour aller d’un point à un autre. »
« Combien de gens n’osent plus quitter la sécurité d’un salaire, oubliant jour après jour le meilleur d’eux-mêmes : leur vie. L’autre voyage. »
« Pour qui a les moyens d’attendre, la mer est toujours prête à mobiliser le moindre souffle d’air. Toujours connectée aux basses et hautes pressions. D’un mieux peut surgir le pire. La mer communique. Les mots en moins. Elle fait comprendre à qui veut bien la voir, l’écouter, que nous jouissons sur terre, elle et nous, des mêmes facultés. Elle est à l’image de notre société. Ici comme ailleurs le meilleur s’achève en dépression. La réussite est concomitante à l’échec. Le navigateur profite de l’accalmie pour réparer des blessures déjà inscrites dans le futur… »
« Je n’attends rien des autres. Les variations atmosphériques m’ont appris à prendre les gens comme ils viennent. Et ce qui pourrait paraître comme un détachement n’est que le signe extérieur d’un homme qui a su se faire accepter par la nature. »
A ceci, nous avons envie de joindre la phrase du jour :
« Vivre ses rêves et ne pas rêver sa vie » Merci Alain !

Santa Maria Navarrese











Samedi 10 mai





Nous partons pour Santa Maria Navarrese un petit port au sud du massif du Genargentu. Nous longeons les magnifiques falaises calcaires du golf d’Osorei où se trouvent quelques plages renommées de Sardaigne. Celles-ci sont battues par une grosse houle que nous subissons également.
Cette étape se fait au moteur car le vent n’est pas au rendez-vous en ce jour. Ceci nous rend le voyage plus pénible.